Un bain de jouvence pour la mécanique des pendules … La révision

Chaque pendule possède un mouvement mécanique de précision, composé principalement de deux ressorts puissants :

l’un pour l’heure, entretenant le basculement d’une ancre et la rotation saccadée de sa roue d’échappement aux dents taillés bien spécifiquement produisant par leur contact le fameux tic-tac régulé par le balancement régulier du balancier

Image associée

et

l’autre pour la sonnerie, permettant la frappe des marteaux sur les cloches réglées par un jeu subtil de leviers, de roues dentées, de pignons, de came, de ressorts et d’une roue  (à ailettes et tournant très rapidement uniquement lors de la sonnerie pour compenser l’énergie du ressort).

Mouvement heure roues noircies et mouvement sonnerie roues couleur naturelle.

La conjonction de ces deux mouvements font que les aiguilles tournent en indiquant l’heure précise et les sonneries sonnent à l’heure.

Chacun de ces ressorts entraîne ainsi de manière contrôlée et retenue toutes sortes de leviers, de roues dentées et de pignons qui en entraînent d’autres, tournant sur leur axe entre deux platines parallèles (plaques en laiton ou autres alliages) dans des logements percés (trous ajustés au centième de millimètre) et bien plus souvent dans des bouchons (bagues usinées dont les diamètres extérieurs et intérieurs  sont ajustés également au centième de millimètre) chassés dans les platines de laiton et huilés parcimonieusement.

Tous ces contacts entre les pièces et les contraintes (forces) mécaniques génèrent de l’usure par un frottement inévitable, des contacts, de légères érosions des surfaces de contact et des micro dépôts de matières métalliques nécessitant un nettoyage dans un bain à ultrason puis un séchage complet de chaque pièce ainsi que le changement des bouchons (dû parfois à une ovalisation, une usure et déformation des trous) et des ressorts (pertes de puissance et d’autonomie).

Cette étape importante dans la vie d’une pendule s’appelle une révision et doit se dérouler tous les 7 à 10 ans sous peine de devoir la remonter plus et trop souvent, de régler trop régulièrement le balancier pour la mettre à l’heure, d’abîmer au bout du compte des roues et différentes pièces parfois coûteuses qu’il faudra changer en ayant entravé son bon fonctionnement heure et sonnerie et pour la bloquer finalement totalement en cassant parfois des pièces.

Les étapes d’une bonne révision sont les suivantes :

  1. Démontage du mouvement hors du cabinet
  2. Contrôle de l’état global, du fonctionnement, du jeu et de l’usure des pièces du mouvement
  3. Démontage complet du mouvement et contrôle individuel des pièces
  4. Nettoyage par bain à ultrason puis séchage de toutes les pièces
  5. Remontage du mouvement avec changement des bouchons (voir bouchonnage de trou existant, si nécessaire), des ressorts avec graissage et huilage parcimonieux des zones de contact et d’usure avec des huiles et graisses spécifiques à l’horlogerie.
  6. Contrôle et réglage du fonctionnement du mouvement heure et sonnerie sur plusieurs jours
  7. Nettoyage du cabinet, du socle et des ornements
  8. Remontage dans le cabinet, réglages des aiguilles et contrôle final

Une révision complète dure environ 3 heures et coûte entre 500.- et 600.- suisses chez un professionnel comprenant le changement normal des pièces d’usure.

Une révision réalisée par un professionnel vous assurera un bon fonctionnement et vous offrira aussi une garantie de 3 ans.

Nous sommes à votre disposition pour vous renseigner et entreprendre la révision de votre pendule avec votre accord.

Quelques photos des différentes étapes d’une révision :

Démontage du mouvement
Démontage du cabinet, de la lunette (porte), aiguilles, cadran puis du mouvement
Mouvement mécanique vue sur les leviers de la sonnerie
Mouvement mécanique sortie du cabinet avant révision, vue sur les leviers de la sonnerie

 

Mouvement en démontage... marque de salissure sur les dents, autour des trous
Mouvement en démontage… marques de salissure et de dépôts sur les dents, autour des trous

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le fameux bain de jouvence aux ultrasons …. de bonnes vibrations et agitations pur nettoyer et dégraisser toutes les pièces du mouvement

 

 

 

 

 

 

Remontage pièce par pièce sur la platine avec vue intérieure sur les deux mouvements : à gauche pratiquement aligné le mouvement de sonnerie avec vue sur l’aileron volant et la roue étoile avec ses dents entrainant les leviers des marteaux et à droite le mouvement des heures et sa roue d’ancre a la dentition particulière.

La pendulerie, un art en soi, à soi et pour soi ?

En effet, quand un article a déjà été très bien rédigé et suffisamment explicite sur le sujet désiré pourquoi le copier ou le parodier sans en citer la source.

(extrait d’un texte élaboré lors d’une exposition thématique sur l’histoire de la pendulerie, département des affaires culturelles de la ville de Genève pour les musées d’art et d’histoire de Genève)

L’utilisation de dispositifs mesurant l’écoulement du temps remonte aux époques les plus anciennes. Ainsi le cadran solaire donne l’heure entre le lever et le coucher du soleil de part et d’autre du midi.

Quant à l’horloge à eau ou clepsydre, elle indique des durées, de même que les lampes à huile ou les sabliers. Ces premières horloges ont longtemps suffi aux besoins de la société.

C’est au 14ème siècle en Europe que naît l’horloge mécanique, qui marque régulièrement des intervalles de temps égaux. Elle oblige à partager le jour en heures égales quelle que soit la saison, ce qui n’était pas le cas jusque là. C’est d’abord une horloge qui ne fait que sonner le temps de la prière, et qu’on installe bientôt dans les tours des églises. Le mouvement est entraîné par la force constante d’un poids. Pour que le poids ne tombe pas d’un coup, un dispositif oscillant relié au rouage par l’échappement joue le rôle crucial de régulateur. Le temps mécanique  s’écoule désormais au rythme du « tic-tac ».

Néanmoins, ces nouvelles horloges peuvent encore prendre jusqu’à une demi-heure d’avance ou de retard par jour. La recherche d’un système régulateur plus performant continue donc d’occuper aussi bien les savants que les artisans.

Vers 1580, le jeune Galilée vérifie en prenant son pouls que la période d’oscillation de n’importe quel poids suspendu au bout d’un fil est constante et dépend uniquement de la longueur de ce fil. Une fois lancé, le pendule n’oscille que sous l’effet de la gravité. Le savant italien utilisera ce dispositif ou pendule simple, comme instrument de mesure dans ses expériences et durant ses observations astronomiques. Ses assistants doivent alors compter et entretenir manuellement les oscillations du pendules.

Galilée a l’idée de réguler le mécanisme encore peu précis de l’horloge par le battement du pendule du pendule, mais il meurt en 1642 avant d’avoir pu la mettre en oeuvre. C’est en 1657 que le savant hollandais Huyghens conçoit, indépendamment semble-t-il, la première horloge à poids couplée avec un régulateur: la première pendule est née.

La nécessité d’avoir des horloges transportables oriente les progrès techniques.  Le dispositif à poids, trop encombrant, est remplacé par un ressort enroulé sur lui-même. Par sa détente progressive, il permet lui aussi le mouvement, et de plus il le fait quelle que soit la position de l’instrument.

Le problème de la régulation, si déterminant pour la précision, est lui aussi résolu. Pour remplacer le pendule oscillant qui dépend de la gravité, on va utiliser une astucieuse combinaison entre un balancier (en forme de volant oscillant), et un ressort spiral qui fournit une force de rappel indépendant de la gravité.

Dès lors, à la in du 17ème siècle, on se met à construire des pendulettes de table ou de voyage, et des montres que l’on porte en sautoir ou que l’on met dans son gousset.

Toutes ces avancées techniques, qui étaient au départ orientées vers la précision et la miniaturisation, donnent finalement un coeur commun à la plupart des horloges de gros, moyen ou petit volume.

On peut désormais, si on en a les moyens acquérir une montre et emporter l’heure avec soi. On continue par ailleurs à compter sur les horloges de clocher pour ponctuer la vie sociale des communautés.

Mais on s’attache aussi à la présence domestique des pendules et à leurs multiples agréments: donner l’heure à demeure, offrir une précieuse ponctuation sonore, mais aussi embellir les intérieurs. Selon les régions et les milieux, campagnards et citadins, populaires ou bourgeois, elles se déclinent de multiples manières.

Les pendules deviennent des pièces de mobilier, et la pendulerie un art en soi…. à soi…et  pour soi ?