La pendulerie, un art en soi, à soi et pour soi ?

En effet, quand un article a déjà été très bien rédigé et suffisamment explicite sur le sujet désiré pourquoi le copier ou le parodier sans en citer la source.

(extrait d’un texte élaboré lors d’une exposition thématique sur l’histoire de la pendulerie, département des affaires culturelles de la ville de Genève pour les musées d’art et d’histoire de Genève)

L’utilisation de dispositifs mesurant l’écoulement du temps remonte aux époques les plus anciennes. Ainsi le cadran solaire donne l’heure entre le lever et le coucher du soleil de part et d’autre du midi.

Quant à l’horloge à eau ou clepsydre, elle indique des durées, de même que les lampes à huile ou les sabliers. Ces premières horloges ont longtemps suffi aux besoins de la société.

C’est au 14ème siècle en Europe que naît l’horloge mécanique, qui marque régulièrement des intervalles de temps égaux. Elle oblige à partager le jour en heures égales quelle que soit la saison, ce qui n’était pas le cas jusque là. C’est d’abord une horloge qui ne fait que sonner le temps de la prière, et qu’on installe bientôt dans les tours des églises. Le mouvement est entraîné par la force constante d’un poids. Pour que le poids ne tombe pas d’un coup, un dispositif oscillant relié au rouage par l’échappement joue le rôle crucial de régulateur. Le temps mécanique  s’écoule désormais au rythme du « tic-tac ».

Néanmoins, ces nouvelles horloges peuvent encore prendre jusqu’à une demi-heure d’avance ou de retard par jour. La recherche d’un système régulateur plus performant continue donc d’occuper aussi bien les savants que les artisans.

Vers 1580, le jeune Galilée vérifie en prenant son pouls que la période d’oscillation de n’importe quel poids suspendu au bout d’un fil est constante et dépend uniquement de la longueur de ce fil. Une fois lancé, le pendule n’oscille que sous l’effet de la gravité. Le savant italien utilisera ce dispositif ou pendule simple, comme instrument de mesure dans ses expériences et durant ses observations astronomiques. Ses assistants doivent alors compter et entretenir manuellement les oscillations du pendules.

Galilée a l’idée de réguler le mécanisme encore peu précis de l’horloge par le battement du pendule du pendule, mais il meurt en 1642 avant d’avoir pu la mettre en oeuvre. C’est en 1657 que le savant hollandais Huyghens conçoit, indépendamment semble-t-il, la première horloge à poids couplée avec un régulateur: la première pendule est née.

La nécessité d’avoir des horloges transportables oriente les progrès techniques.  Le dispositif à poids, trop encombrant, est remplacé par un ressort enroulé sur lui-même. Par sa détente progressive, il permet lui aussi le mouvement, et de plus il le fait quelle que soit la position de l’instrument.

Le problème de la régulation, si déterminant pour la précision, est lui aussi résolu. Pour remplacer le pendule oscillant qui dépend de la gravité, on va utiliser une astucieuse combinaison entre un balancier (en forme de volant oscillant), et un ressort spiral qui fournit une force de rappel indépendant de la gravité.

Dès lors, à la in du 17ème siècle, on se met à construire des pendulettes de table ou de voyage, et des montres que l’on porte en sautoir ou que l’on met dans son gousset.

Toutes ces avancées techniques, qui étaient au départ orientées vers la précision et la miniaturisation, donnent finalement un coeur commun à la plupart des horloges de gros, moyen ou petit volume.

On peut désormais, si on en a les moyens acquérir une montre et emporter l’heure avec soi. On continue par ailleurs à compter sur les horloges de clocher pour ponctuer la vie sociale des communautés.

Mais on s’attache aussi à la présence domestique des pendules et à leurs multiples agréments: donner l’heure à demeure, offrir une précieuse ponctuation sonore, mais aussi embellir les intérieurs. Selon les régions et les milieux, campagnards et citadins, populaires ou bourgeois, elles se déclinent de multiples manières.

Les pendules deviennent des pièces de mobilier, et la pendulerie un art en soi…. à soi…et  pour soi ?